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276 GAZETTE DES BEAUX-ARTS un diptyque d’Albrecht Bouts (au Dr Bock, d’Aix-la-Chapelle) offrant les bustes du Christ couronné d’épines et d’une Vierge douloureuse, d’une exécution minutieuse et savante; une Madone avec /’En¬ fant sur un trône ^ par un maître de Bruges du xvic siècle (Pietcr Claeis?) (au duc d’Arenbcrg), d’une majestueuse et riche ordon¬ nance; deux volets de retable par Pourbus (à M. Camphausen, de Cologne), représentant des donateurs. Deux autres panneaux d’au¬ tel, aussi admirables de senliment que de science technique, Saint Jean VÉvangéliste et Sainte Agnès, ont été classés par M. L. Schil¬ ler et, après lui, par MM. Friedlandcr et G. Hulin, parmi les chefs- d’œuvre de Quintcn Massys; cependant, le caractère des figures et du paysage, et le fait qu’autrefois ces peintures étaient réunies dans un même cadre avec une Madone du « pseudo-Mostacrt » qu’on trouve dans une autre salle, nous font, avec l’auteur du catalogue, douter de cette attribution. Le superbe Portrait d'un chanoine delà galerie Liechtenstein, qui fit jadis partie des collections John W. Vil- son (où il passait pour un Holbein)et Secrétan, suffit d’ailleurs, à lui seul, à faire du maître d’Anvers le roi de cette partie de l’exposition : c’est un des plus beaux morceaux de Massys. Memling est moins bien représenté : un seul tableau, un Saint Jérôme dans le désert, figure (est-ce bien à raison?) sous son nom; un seul aussi, une Madone avec VEnfant (à M. Ch. Sedelmcyer, de Paris), constitue l’apport de Gérard David. Signalons encore : de Patenier, un Repos pendant la faite en Egypte (coll. Wesendonck, de Berlin) et deux Paysages accidentés (même collection et coll. Bachhofcn- Burckhardt, de Bàle), bons spécimens de la manière de ce maître; du « maître des Figures à mi-corps », une gracieuse Sainte Madeleine en riche costume (au prince de Salm-Salm); de Ilerri met de Bles, une Adoration des Mages (au prince de Wied), que distinguent la finesse de l’exécution, la richesse et la vivacité du coloris; de Jacob van Oostsanen, encore une Adoration des Mages (même galerie); de Mostaert un Jugement dernier (coll. Wesendonck); de C. Engel- brechtsz, un Calvaire (coll. Bachhofcn-Burckhardt) ; etc.

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J1 nous faut maintenant revenir en Allemagne pour y étudier les maîtres de l’école du Ilaut-Rhin, de Souabe et de Franconie, que leur inspiration plus réaliste, leur facture plus énergique, rend si distincts de leurs voisins du Nord. Un des plus anciens parmi