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34 GAZETTE DES BEAUX-ARTS lueur du foyer et à la lueur de la lampe. Au contraire, c’est le plein air qui attire M1Ie Chauchet; son Après-midi au jardin se signale par de bons morceaux de nature morte, et surtout par l’enveloppe légère et lumineuse où se meuvent des silhouettes. Tout près de là, c’est aussi dans une jolie lumière que M. Gustave Besson a placé des Bou¬ quetières à la porte d'une église. Plus éclatantes encore, sont les Ber¬ gères que M. Léon Félix a mises au bord d’une rivière. Et ce qui fait l’élégance de la Plage de M. Raoul du Gardier, c’est la suite des tons clairs où son image a été fixée. Avec son tableau Anxiété, M. Tony NOCE. EN BRETAGNE I APRÈS L’ÉGLISE, PAR M. HENRY DESTIENNB (Société des Artistes français.) Robert-Fleury, enfin, évoque avec une véritable grâce et des couleurs discrètes l’existence d’une ouvrière.

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Les portraitistes racontent, eux aussi, la vie contemporaine; ils la racontent à leur manière. Les uns reproduisent surtout le pitto¬ resque du modèle, la grâce ou la robustesse de sa silhouette, son être extérieur et au besoin, pour le mieux poser, le cadre où il vit habituellement. Que de salons blancs à la mode du xvmc siècle modernisé, où se dressent des femmes en toilette! Mais d’autres s’efforcent de rechercher le caractère tout entier du modèle et de l’exprimer comme en une sorte de biographie peinte; pour ceux-là le portrait est l’expression résumée et poétique d’un tempérament.