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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/430

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LES MOSAÏQUES DE KAHRIË-DJAMt 373 remarquable, et c’est une figure admirable de vie, d'attitude et de vérité que celle du légat impérial, dans sa tunique bleue brodée d’or, que couvre uu ample manteau rouge, avec sa tète fine qu’en¬ cadre une courte barbe blonde, et que eoilïe le haut bonnet blanc pointu des grands dignitaires byzantins du xiv° siècle. Et c’est, dans les compositions qui suivent, de la Nativité jusqu’au Baptême et à la Tentation de Jésus par Satan, la même grâce aisée des attitudes, le même sentiment de la vie, particulièrement apparent dans lu belle figure du roi Hêrode recevant les Mages ou ordonnant le massacre LA GUÉ III SON DU PARALYTIQUE, MOSAÏQUE BYZANTINE DU XIV® SIÈCLE (Mosqude do Kahric-djami.) des Innocents, la même recherche de l’émotion, si visible dans la lamentation épeurée des mères pleurant sur leurs enfants égorgés. Mais le Christ de Cliora, on le sait, est essentiellement « celui qui donne la vie » (ÇwoSoto;) ; il est, selon l’inscription tracée sur les murailles à côté de son effigie, « la terre des vivants » (r, tco'/ Çwvtcov) : c’est par une évidente allusion à ce caractère que le peintre a largement développé la série des miracles du Seigneur. Noces de Cana, multiplication des pains et des poissons, guérison de la femme hydropique, guérison du paralytique — celle-là traitée avec un art sincère et simple qui est tout à fait supérieur — et puis, dans le narthex intérieur, guérison du lépreux, de l’homme à la main desséchée, de la belle-mère de Pierre, de l’hémorroïsse, des deux aveugles : ce sont autant d’épisodes qui mènent naturellement à la grave composition finale, d’une inspiration si originale et si rare, qui fait face à la Aevjçi;.