Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/434

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SWEBACH-DES FONT AINES 377 Swebach fournit quantité de dessins, l’éclipse subie par sa répu¬ tation de paysagiste? Le succès du collaborateur de Carie Yernct n’a-t-il pas relégué dans l'oubli les mérites du peintre de plein air? Et, au surplus, à part quelques amateurs ou curieux, qui se souvient à présent de la Course départementale et du Paysage ( Vue du Tyrol)(l Dès l’apparition de ces deux toiles, ce fut un concert d éloges. Le public du temps (on se trouvait alors sous la Restauration) opposa ces morceaux de genre aux études de Demarne ou de L.-L. Boilly. On reconnaissait à Swebach une note d’art plus attrayante, une entente de la perspective rarement égalée et jamais surpassée, un coloris d’un éclat moins métallique que celui de Boilly. Son habileté à représenter les chevaux dans leurs poses naturelles, sa prédilec¬ tion pour les sites peuplés d’animaux ou de personnages rustiques, lui avaient valu le surnom de « Wouwerman de son époque ». De fait, tel Wouwerman, il se complut aux coins de batailles, aux chocs de cavalerie, aux épisodes de chasse, aux défilés de troupes, aux divers aspects des paysages dans les différentes heures du jour. À cet égard, il mérite mieux que les quelques mots dont on a accoutumé de signaler son existence aussi bien que son œuvre. Cet œuvre est aussi fécond que varié, aussi intéressant que sincère. Par une heureuse fortune, notre artiste paraît avoir puisé dans les mille incidents de la Révolution auxquels il assista un goût de la netteté, une passion de la réalité qui en font — à sa manière et à son rang — un précurseur du retour à la nature. S’il lui arriva de se conformer aux enseignements de l’école de David, si les con¬ seils de Carie Yernet, qui lui apprit à peindre les chevaux d’après sa technique, parfois un peu étroite, imposèrent des lisières à son individualité, on contestera difficilement quelle « nature » excep¬ tionnelle eut ce méconnu, en un temps dont le mot d’ordre, avoué ou tacite, se réduisait à ramener à une esthétique immuable les talents les plus opposés, les originalités les plus diverses. L’existence de Swebach ne nous présente aucune de ces aventures romanesques encore fréquentes dans les biographies d’artistes du xvme siècle. La ressemblance la plus frappante avec nombre de peintres ou de sculpteurs d’autrefois qu’on puisse relever dans l’his¬ toire de sa vie, c’est son origine: Swebach appartient, en effet, à une famille d’artistes. La dynastie des Swebach a laissé sa trace parmi signature. Collection de 60 planches dite Carie Vernet, peintre d’histoire, faite d'après les tableaux de ce grand maître et les dessins de Swebach. Paris, s. d. . xxxii. — 38 rÉiuode.\t48