Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/448

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V LMfth MADAME DE POMPADOUR PAR NATTIER On ne connaît pas de portraits de Mmc de Pompadour par Nattier, ou du moins, s’il y a un heureux possesseur de cette œuvre intéressante, le public et les historiens n’en sont point infor¬ més. Il est établi cependant, par un document d’archives, que Nattier a fait, au moins une fois, le portrait de la marquise, et il est extrême¬ ment vraisemblable qu’il l’a peinte plus d’une fois. Il avait trop de vogue comme portraitiste; il s’entendait trop bien,et mieux qu’aucun confrère, à flatter ses modèles et à embellir la beauté même, pour que Mme de Pompadour, si prodigue de ses poses répétées devant les artistes, n’ait pas accordé la même faveur à celui qu’on appelait T « élève des Grâces ». L’aimable femme, dont la biographie touche de si près à la grande histoire, était, selon toute apparence, en relation avec Nattier, alors qu’elle se nommait encore M'nc Le Normand d’Etioles. Son oncle, le riche financier Le Normand de Tournehem, fréquentait et encoura¬ geait les artistes et, pour peu que sa jolie nièce en ait montré le désir, il a dû mander auprès d’elle celui dont toutes les femmes à la mode se disputaient alors la palette. Elle fréquentait la marquise de la Ferté-Imbault, fille de Mmc Geoffrin, qui lui servait de modèle en belles manières ; le grand portrait de celle-ci qui appartient à M. le marquis d’Estampes est précisément daté de 1742. Un portrait