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LES PORTRAITS DE MADAME DE POMPADOUR 393 Une beauté non loin du noir cyprès Et ce flambeau qu’hélas ! on voit s’éteindre, D’aimables fleurs se flétrissant auprès Diraient assez qui l’on a voulu peindre. J. D. S. Parmi les gravures du temps qui ont été faites d’après celle-ci, et qui sont presque toutes très médiocres, il faut distinguer celle de Le Beau, qui porte, à la place du nom du peintre, Queverdo del. ; mais Queverdo n’a dessiné que la composition de l’encadrement, ce qui suffit, d’ailleurs, pour donner de Pintérêt à l’estampe. Le por¬ trait est dans le sens inverse de la gravure de Cathelin, et doit, par conséquent, reproduire la disposition du tableau original,où la tête s’incline légèrement vers l’épaule droite, tandis que le ruban rattache la draperie sur l’épaule gauche. Ce tableau original n’est point perdu. On le retrouve au musée municipal de Saint-Omer, qui tient de la libéralité d’un particulier un beau portrait signé de Nattier et daté de 1748, désigné jusqu’à présent comme une « dame inconnue » L Ce portrait, exactement semblable au portrait gravé de Mme de Pompadour, et bordé égale¬ ment par un ovale, est identique, sauf un détail dans le costume 2, à un autre portrait conservé au musée de Versailles, et qui peut ctre considéré comme une répétition. Ce dernier est popularisé par les reproductions modernes sous le nom de Louise-Henriette de Bourbon Conti, duchesse d’Orléans, qu’il porte à l’ancien catalogue3. Il ne ressemble en rien à cette princesse, dont il y a d’autres portraits, et notamment celui de Nattier lui-mème, la belle Hébé du musée de Stockholm, daté de 1744. La nouvelle Pompadour de Versailles, que les repeints ont par endroits défigurée, a dû être jadis un morceau excellent; elle semble être une réplique plutôt qu’un tableau d’atelier, et sa présence dans les collections royales lui donne un intérêt particulier. Si l’on s’en tenait aux dates et à la disposition des draperies, on pourrait croire que cette image de la marquise aurait été tirée par \. Suivant une communication obligeante de M. L. Dimier, à qui je dois l’indication de ce tableau, il provient de M. Taffin de Girenchy, qui Ta donné au musée de Saint-Omer en 1846. Il a figuré à Arras, à une exposition rétrospective, en 1896. Le tableau de Versailles provient des anciennes collections de la Couronne. 2. Le bracelet de perles qui retient la manche gauche est placé horizontale¬ ment dans la peinture de Versailles (et dans l’esquisse), verticalement dans la peinture de Saint-Omer, où le bracelet droit est absent. 3. Il en existe une gravure au burin et à Teau-forte par M. Lionel Lecouteux. xxxir. — 3e période.\t50