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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/455

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CONSTANTIN GUYS Une des curiosités, et non des moindres, de l'exposition Constan¬ tin Guys, qui eut lieu le printemps dernier, c'était assurément ce petit cadre présentant trois photographies de l’artiste qui contribuent à dissi¬ per cette brume dont si volontaire¬ ment, si jalousement, sans raisons nécessaires, ni même bien explica¬ bles, aimait se voiler ce prestigieux notateur. Pourquoi cet incognito, pour¬ quoi ce recul personnel, cette allure silencieuse en marge d’un temps qui le captivait si fort? Baudelaire nous incline à croire que, par dan¬ dysme, Guys répudiait toute gloire viagère. Mais le dandysme le plus méticuleux n'a jamais con¬ seillé ce sacrifice. Faut-il chercher un commentaire dans le poème en prose de Baudelaire, Perle d'auréole, en le variant, et penser que Guys, dans sa fougueuse recherche du caractère, partout où il est savoureux, à la cour, au théâtre, aux coins de rues, sous les réverbères, vers les impasses louches, a préféré, pour sa liberté de mouvement, être pour tous Vinconnul Peut-être une vive sus¬ ceptibilité lui fit-elle craindre les encouragements qu'il n'aurait manqué de trouver chez les critiques pour sa perspicacité et sa justesse, éloges qu'auraient assaisonnés sans doute des objections assez fondées, en apparence, sur des insuffisances de dessin, des abré¬ viations, des bras de femme un peu longs, des pattes de cheval un