Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/470

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410\tGAZETTE\tDES\tBEAUX-ARTS Tout d’abord, une observation attentive des tableaux permet de les classer par séries de deux. Voici, par exemple, deux chasseurs, celui qu’on désigne ordinairement sous ce titre : Le Tireur cTarc et celui qui est dénommé Le Chasseur au repos. Les inventaires an¬ ciens décrivent ainsi ces sujets : « Des Indiens qui peschent et un qui tire aux oiseaux avec des llèches et une femme nègre qui tient un panier plein de fruits. » « Un chasseur qui tient des flèches est assis contre un arbre, dans lequel tableau il y a une autruche et un casuel. » Sur deux autres compositions figure un hamac porté par des nègres; dans l’une, le hamac est occupé par un nègre; sur l’autre, le hamac est vide et, au premier plan, deux taureaux tirent un chariot chargé de fruits exotiques, ce qui fait souvent désigner cette pièce sous ce titre : Les Deux taureaux. Voici les anciennes descriptions de ces tableaux : « Un roi porté par deux esclaves, lequel roi tient une (lèche. » « Deux taureaux qui tirent un chariot chargé de fruits. » Deux tableaux représentent des combats d’animaux; l’un, connu sous le nom du Cheval rayé, est ainsi désigné dans les inventaires : « Un cheval rayé noir et un rinocéros. » Cette brève description ne dit dit pas que le cheval est attaqué par un léopard qui lui enfonce ses griffes dans le flanc. Un autre combat d’animaux, sur lequel l’inventaire ne donne pas d’indication précise, présente une mêlée confuse, composée d’un tigre attaquant un tapir, d’un autre tigre sur un sanglier, d’un lion égorgeant une antilope, et d’un mouton devenu la proie d’un croco¬ dile. C’est un vrai massacre. Les deux derniers sujets, L'Indien à cheval ou Le Cheval pom¬ melé, et VÉléphant, sont ainsi désignés dans le catalogue de 1690 : « Un cheval pommelé, couvert d’une housse et conduit par un nègre, et une figure montée sur un cheval noir. » « Un grand éléphant et quelqu’autre animaux avec des fruits. » La série complète de la tenture des Indes se compose donc de huit sujets. Or, la grande salle du Conseil au Palais de Malte en montre dix. Ceci demande un mot d’explication. Certains panneaux se trouvant trop étroits pour les compositions qui leur étaient des¬ tinées, on a divisé les sujets en deux parties, pour garnir deux trumeaux de moindre largeur que les autres. C’est le Cheval Isabelle qui forme ordinairement la partie gauche de l’Éléphant, et Y Ibis ou