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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/500

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BIBLIOGRAPHIE à la peinture, aux arts industriels. Malgré la complexité extrême du sujet, il est permis d’espérer que de nombreuses années ne s’écouleront pas avant que M. Enlart ne mène à bonne fin la tâche très utile, mais singulièrement ardue, qu’il a entreprise pour le grand avantage de ceux qui ne se contentent pas d’admirer notre art médiéval, mais qui veulent encore le connaître. J.-J. MARQUE!' DE VASSELOT Lionel Cüst. — NOTES ON THE AUTHENTIC PORTRAITS OF MARY QUEFN OF SCOTS1 Je m’excuse de présenter si tard le beau livre de M. Cust sur les portraits de Marie Stuart. On ne pouvait en souhaiter de meilleur sur un sujet à la fois plein d’attrait et de difficulté. Le nombre des portraits qui passent en Angleterre pour représenter Marie Stuart est quelque chose d’extraordinaire. Ce qu’il s’en trouve de faux dans ce grand nombre n’est pas un trait moins remarquable de l’iconographie anglaise. Le cas de Diane de Poitiers chez nous peut seul en donner une idée, faible encore. Comme il n’est pas de figure mythologique, attifée d’arcelets et de perles et portant même les modes de Henri IV, qui n’ait reçu chez nous de quelque amateur ou de quelque musée de province le nom de cette maîtresse royale, pareillement le nom de Marie Stuart se prodigue indifféremment, de l’autre côté du détroit, à toute figure passable dont la date peut se placer entre 1530 et 1630. Plusieurs peintures à l’huile d’importance s’y rencontrent; les miniatures sont innombrables. Feu M. Scharf, conservateur de la Galerie nationale des Portraits de Londres, fit le premier le dessein de trier ce chaos. M. Cust propose modestement son ouvrage comme une refonte des notes, restées manuscrites, de cet auteur. Mais le détail prouve que ce qu’il y met du sien les rend entièrement transformées. Tel qu’il est, ce livre compose la première autorité qu’on aura vue en la matière. Comme des reproductions nombreuses et d’une exécution parfaite l’accom¬ pagnent, il ne sera pas moins utile aux érudits qu’agréable aux amateurs, dont S. M. le roi d’Angleterre est, en l’occurrence, le premier. Windsor, en effet, possède deux célèbres portraits de Marie Stuart, qui comptent parmi les plus authentiques. Il faut y joindre deux excellents crayons du pré¬ sumé François Clouet au Cabinet des estampes de Paris. Le médiocre mais curieux crayon de Chantilly, effet d’une commande publiée de Catherine de Médicis, achève le principal de la période française. M. Cust y a joint les monnaies et médailles, et un buste en bronze du Louvre, récemment reconnu par M. J.-J. Marquet de Vasselot. La période d’Angleterre est la plus difficile. Ce qui s’y rapporte forme le grand attrait de ce livre pour les érudits. Avec beaucoup de sagacité, M. Cust a pris pourpoint de départ le fameux portrait de Sheffield gardé à Hardwick Hall, •1. London, Murray, 1903. Un vol. in-4o, xn-158 p. av. 33 grav. hors texte.