Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/520

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JEAN BOURDICHON ET SON ATELIER U9 fie prières montraient ici David agenouillé devant Dieu et lui de¬ mandant pardon de ses fautes. Nos artistes de la première Renais¬ sance préférèrent nous faire voir le roi-prophète au moment où il conçoit l’idée du péché. Le specta¬ cle était moins édifiant. Bethsabée entre toute nue dans une fontaine, ses beaux cheveux d’or étalés sur son dos; des arbres et des fleurs l’environnent et David regarde du fond du jardin. Nous avons démon¬ tré ici même que cette scène était un souvenir du Mystère du viel Testament. Il n’est pas impossible que Bourdichon soit le premier qui ait eu l’idée de la représenter. Nous n’avons sans doute pas là son coup d’essai. Une chose cer¬ taine, en tout cas, c’est que les élèves de Bourdichon, dont nous parlerons tout à l’heure, adoptè¬ rent, à la suite de leur maître, le sujet de Bethsabée au bain. C’est de là qu’il a rayonné. On sait les liens étroits qui unissent aux mi¬ niaturistes de Tours les dessina¬ teurs parisiens qui illustrèrent les livres d’Heures. Une autre nouveauté du livre que nous étudions, c’est la forme des encadrements. Les miniatures sont entourées d’une architecture dont le style diffère assez notable¬ ment de ce que nous connaissons. Sur un haut stylobate d’or s’élè¬ vent des colonnes de marbre vert ou de marbre rose. Elles sont ac¬ couplées deux à deux et portent sur leurs chapiteaux classiques une archivolte dorée. L’ensemble est très riche, mais parfois un peu lourd. Les proportions sont telles qu’on songe plutôt à l’architecture îïxu, — 3® période.\t57 LE MOIS DE MAI MINIATURE D’UN LIVRE D5 II EU RE S PAR JEAN R 0 U R DIC H O N (Collection du baron Edmond de Rothschild.)