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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/530

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LE SALON D’AUTOMNE Une institution peut naître au caprice du hasard; elle ne survit qu'à la condition d’avoir sa raison d’être ; elle ne dure qu’autant qu’elle présente un caractère d’utilité. Il sied par surcroît qu’elle s’accorde avec le progrès de l’esprit, avec l’état de la civilisa¬ tion et des mœurs. La cour de Louis XIV s’accommodait de voir assemblés, chaque deux ans, les tableaux et pièces de sculpture des membres de l’Académie : les étroites limites de la curiosité et de la production n’exigeaient point davantage. Dès les successeurs du Grand Roi, s’ouvre l’ère des expositions dissidentes : expositions de l’Académie de Saint-Luc, exposition du Colisée, sans compter les passionnantes expositions de la Jeunesse. Le xixc siècle est jalonné, jusqu’à son déclin, par des manifestations individuelles ou collec¬ tives, affectant parfois un caractère nettement protestataire : telle celle qui se produisit en 1863, sous le couvert de l’État; plus tard (1890) s’instituera, en face du salon bi-séculaire, le Salon de la Société Nationale; et voici que les doubles assises d’art de mai trou¬