Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/568

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SWEBAC H-DESFONTAINES 493 il à la mode régnante qui s'attachait à une contrée restée presque légendaire. Mais Napoléon, à tort ou à raison, y vit une flatterie de la part de l'artiste. Charmé, il lui commanda tout un service de table destiné à le suivre dans ses pérégrinations à travers l'Europe. Swebach, après avoir récolté çà et là des récits de campagne, se mit à l'œuvre : de ses recherches sortit un nouveau service retraçant les batailles du Caire, du Mont-Thabor, d’Alexandrie. Les plats étaient à marlis bleus ornés de peintures en camaïeu bistre et d'une frise d’hiéro- LE BANQUET DES SOUVERAINS A 1 IL S I T T. GRAVURE DE DES MARES d’àPRÈS S WERAC II- DESFONT A INES glyphes en or. Ce service passa plus tard en la possession de l’em¬ pereur Alexandre lor, comme le raconte l’anecdote suivante: A la veille du traité de Tilsitt, Napoléon invita à sa table l’au¬ tocrate de toutes les Russies. Le repas fut servi dans la vaisselle de Sèvres décorée par Swebach,et ces compositions si finement tracées séduisirent Alexandre à un tel point que Napoléon s’empressa de lui offrir ce service de table. Cadeau diplomatique dont Alexandre devait se souvenir, quand il appela Swebach à la direction de la Manufacture impériale de porcelaines de Saint-Pétersbourg. En 1809, Swebach renouvela le choix de ses motifs de paysages : également à Versailles (dans Fattique Chimay), comprend de nombreux dessins, non signés, sur les guerres de la Révolution, où se reconnaît la facture de Swe- bach-Desfon taines.