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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/574

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o SW EBACH-DESFONTAINES 499 gravures de même sorte dues à Carie Vcrnet. Ici encore, il déployait le même zèle dans la représentation véridique de la réalité et rom¬ pait avec les traditions en lisage dans la représentation des chevaux de courses ou de bataille. En ce sens, Swebach peut prendre rang parmi les artistes qui inclinèrent vers une rénovation de Fart, rénovation aussi éloignée de la conception traditionnelle d’arrangement et d’ennoblissement de la nature que d’une reproduction pure et simple de la vie ordinaire. Quand Swebach mourut, à cinquante-quatre ans, le 10 décembre 1823, il venait de donner le coup de pinceau final à une dernière Marche d équipages militaires et à une Foire de village, où la légè¬ reté et la transparence de son coloris, la délicatesse et la fermeté de sa touche s’affirmaient plus que jamais. Il laissait une foule de croquis, de dessins, d’études de plein air et d’essais de portraits hippiques. Selon toute vraisemblance, il projetait de donner une suite à Y Encyclopédie pittoresque, parue en 1806 E Bien d’autres projets étaient conçus par son esprit jamais las. Ap rès avoir pris conseil de Carie Vernet pour aborder de vastes compositions sur les fastes de la Grande Armée, il rêvait à quelque toile de proportions colossales. Ces victoires qu’il avait dessinées pour les Campagnes des Français, il méditait de les fixer par son pinceau. La Bataille de Rivoli, la belle page d’histoire que nous lui devons, l’autorisait-elle à former des desseins aussi ambitieux?... Pourtant, Swebach-Desfontaines continuera de survivre comme un artiste qui — sans appartenir à la famille des maîtres — manifesta une adresse incomparable dans ses pochades militaires et une intel¬ ligence merveilleuse dans les études de paysages. Mieux que tout autre de ses contemporains, il indique le caractère transitoire de la peinture de la Révolution et de l'Empire. Spirituel et habile, colo¬ riste avisé encore que de tonalité un peu dure, il ne lui a manqué que de savoir élargir sa manière et de posséder l’art d’édifier d’amples fragments d’histoire militaire pour se révéler émule de Carie Yernet dans la peinture de batailles. ÉDOUARD ANDRÉ 1.\tEncyclopédie pittoresque ou Suite de compositions, caprices et études gravées au trait par Swebach, dit Fontaines. Batailles, marches, campements, cantines, chasses, scènes rurales et familières, costumes militaires autres, chevaux dans toutes les pauses avec leurs différents harnois ; toides ces choses représentée'.s pittoresque¬ ment rendent cette collection à la fois utile aux artistes et amusante pour les amateurs. A Paris, s. d. (1806), chez l’auteur, 13, rue Notre-Dame de Nazareth. 4 vol. in-4o, 38i planches gravées au trait ou en manière de crayon.