Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/87

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L’EXPOSITION DES PRIMITIFS FRANÇAIS\tSI se profile toujours, comme ses frères aînés des xivc et xvc siècles, si nombreux chez nous, sur un fond isolant de riche tenture; c’est la même vigueur leste et mâle, la même vivacité d’attitude victorieuse et de geste menaçant que dans nos vieux bois, pierres, marbres ou enluminures, mais le beau prince, le prince charmant, s’est encore assoupli, affiné, modernisé, au contact des cours italiennes. Son équipement est d’un bon armurier lombard, ses longs cheveux, l'enfant jésüs ado hé par la vierge, un chevalier et un évêque ÉCOLE PROVENÇALE, XV* SIÈCLE (Muséo Calvet, Avignon.) bouclés et soyeux, et sa physionomie aristocratique révèlent sa parenté avec les sveltes adolescents, mondains et tendres, au sourire féminin, de Florence et de Milan. Ce n’est plus seulement l’Italie qui nous gagne, c’est nous qui allons la chercher, avec et après les Flamands qui déjà s’y sont enivrés et qui s’y enivreront, par la suite, autant que nous, sous le charme délicieux, mais per¬ fide, d’une irrésistible beauté. GEORGES LAFENESTRE (La suite 'prochainement.) XXXII, — 3* PÉRIODE. 41