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Page:Gilson - Celles qui sont restées, 1919.djvu/77

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L’ÉPAVE


Victor avait rencontré Céline dès son arrivée en Hollande. Dans la confiserie où il croquait un biscuit devant le porto apéritif, il l’avait tout de suite remarquée et minutieusement détaillée, en garçon qui sait reconnaître une jolie femme et le lui expliquer de loin. Sous le deuil coquet aux transparences complaisantes, les rondeurs s’incurvaient, s’effaçaient, rebondissaient, en mariages harmonieux, en divorces brusques, en inattendus et délicats méandres. Par là-dessus, confortablement posé sur le cou potelé, roulant de mignons double-mentons comme de petites vagues d’amour,