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Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/81

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de la canonicité.

2o Dans le Nouveau Testament, les quatre Evangiles, selon saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean ; les Actes des Apôtres ; quatorze Epîtres de saint Paul, savoir : une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Ephésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, une à Tite, une à Philémon et une aux Hébreux ; deux Epîtres de saint Pierre ; trois de saint Jean, une de saint Jacques, une de saint Jude, et Apocalypse de saint Jean.

Les livres proto-canoniques de l’Ancien Testament sont tous ceux de ce Testament que nous venons d’énumérer, à l’exception 1o de sept livres entiers, qui sont : Tobie, Judith, la Sagesse, l’Ecclésiastique, le premier et le deuxième des Machabées, Baruch ; 2o de quelques fragments, savoir : dans le livre de Daniel, la prière d’Azarias et le cantique des trois enfants dans la fournaise, chapitre III, versets 24-90 ; l’histoire de la chaste Susanne, chapitre XIII ; la destruction de Bel et du dragon, chapitre xiv ; dans le livre d’Esther, les sept derniers chapitres, depuis le chapitre x, verset 4, jusqu’au chapitre xvi, verset 24. Ainsi tous ces livres et ces fragments sont deutéro-canoniques.

La plupart des livres du Nouveau Testament sont proto-canoniques ; il n’y a de deutéro-canoniques que le dernier chapitre de saint Marc, depuis le verset 9 jusqu’a la fin ; les versets 43 et 44 du chapitre XXII de saint Luc c’est-à-dire la sueur du sang de Jésus-Christ sur la montagne des Oliviers, et l’apparition de l’ange ; le chapitre vii de l’Evangile de saint Jean, contenant l’histoire de la femme adultère, histoire qui s’étend depuis le verset 2 jusqu’au verset 49 ; l’Epître de saint Paul aux Hébreux ; celle de saint Jacques, la deuxième de saint Pierre, la deuxième et la troisième de saint Jean ; celle de saint Jude ; enfin l’Apocalypse de saint Jean.

Les protestants n’ont pas tous le même Canon. Luther a rejeté tous les deutéro-canoniques de l’Ancien Testament et presque tous ceux du Nouveau. Calvin a rejeté également du Canon tous les deutéro-canoniques de l’Ancien Testament, mais il a conservé ceux du Nouveau.

Au XVIe et au XVIIe siècle, les protestants ont publié les deutéro-canoniques sous le nom de livres hagiographes et ecclésiastiques ; et ils ont conservé jusqu’à ces derniers temps l’usage de les lire et de les étudier. Ce fut seulement en 1826 que la Société biblique britannique et étrangère décréta la suppression totale des livres deutéro-canoniques de l’Ancien Testament, et qu’elle refusa tout concours aux Sociétés bibliques qui voudraient les conserver dans les Bibles qu’elles publieraient à l’avenir.

Les livres deutéro-canoniques ont donné lieu à des questions dont plusieurs sont d’une grande importance ; nous allons les traiter successivement.