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Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/317

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voilà l’agréable jardin où Marthe et moi nous t’attendîmes.

FAUST, s’efforçant de l’entraîner.

Viens ! viens avec moi !

MARGUERITE.

Oh ! reste ! reste encore… j’aime tant à être où tu es !

(Elle l’embrasse.)
FAUST.

Hâte-toi ! nous paierions cher un instant de retard.

MARGUERITE.

Quoi ! tu ne peux plus m’embrasser ? Mon ami, depuis si peu de tems que tu m’as quittée, déjà tu as désappris à m’embrasser ? Pourquoi dans tes bras suis-je si inquiète ?… quand naguère une de tes paroles, un de tes regards m’ouvraient tout le ciel, et que tu m’embrassais à m’étouffer. Embrasse-moi donc ; ou je t’embrasse moi-même !

(Elle l’embrasse.)

Ô Dieu ! tes lèvres sont froides, muettes.