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Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/170

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comme il convient pour cette fête ! C’est un bonheur pour toi de voir cela ! Je devine déjà l’arrivée des bruyants convives.

FAUST.

Comme le vent s’émeut dans l’air ! De quels coups il frappe mes épaules !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Il faut t’accrocher aux vieux pics des rochers, ou bien il te précipiterait au fond de l’abîme. Un nuage obscurcit la nuit. Écoute comme les bois crient. Les hiboux fuient épouvantés. Entends-tu éclater les colonnes de ces palais de verdure ? Entends-tu les branches trembler et se briser ? Quel puissant mouvement dans les tiges ! Parmi les racines, quel murmure et quel ébranlement ! Dans leur chute épouvantable et confuse, ils craquent les uns sur les autres, et sur les cavernes éboulées sifflent et hurlent les tourbillons. Entends-tu ces voix dans les hauteurs, dans le lointain ou près de nous ?… Eh ! oui, la montagne retentit dans toute sa longueur d’un furieux chant magique.

SORCIÈRES, en chœur.

Gravissons le Brocken ensemble.
Le chaume est jaune, et le grain vert,
Et c’est là-haut, dans le désert,
Que toute la troupe s’assemble :
Là, monseigneur Urian s’assoit,
Et, comme prince, il nous reçoit.


UNE VOIX.

La vieille Baubo vient derrière ;
Place au cochon ! place à la mère !


CHŒUR.

L’honneur et le pas aux anciens !
Passe, la vieille, et tous les tiens…
Le cochon porte la sorcière,
Et la maison vient par derrière.


UNE VOIX.

Par quelle route prends-tu, toi ?