Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/268

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suit, et c’est avec plaisir qu’on entend sa marche harmonieuse.

EUPHORION.

Non, je n’ai pas paru comme un enfant ; l’adolescent arrive armé, associé avec ceux qui sont forts, libres et hardis. Partons ! ce n’est que là où s’ouvre le chemin de la gloire.

HÉLÈNE et FAUST.

À peine entré dans la vie, tu désires déjà en sortir ? Est-ce que nous ne sommes rien pour toi ? Notre belle réunion est donc un rêve ?

EUPHORION.

Entendez-vous le tonnerre sur la mer ? l’entendez-vous dans la vallée, dans la poussière et dans les vagues, dans la foule et dans le tumulte, vers la douleur et le tourment ? La mort est une loi ; cela se comprend assez.

HÉLÈNE, FAUST et LE CHŒUR.

Quelle horreur ! quel délire ! la mort est pour toi une loi !

EUPHORION.

Dois-je tendre ailleurs ? Non ; je veux ma part de misère et de malheur !

LES PRÉCÉDENTS.

Orgueil et danger ! destin mortel !

EUPHORION.

Je sens des ailes qui se déplient… Là-bas, là-bas, il faut aller ! admirez mon vol !


Il se jette dans les airs ; les vêtements le portent un instant, sa tête est radieuse, une trace de lumière devient visible.