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Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/283

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Il reste fixé à sa place
Et tout préparé pour l’enfer.


FAUST.

Misérables fantômes ! c’est ainsi que vous en agissez mille et mille fois avec la race humaine ; vous changez des jours indifférents en affreuses tortures. Je le sais, on se défait difficilement des esprits de ténèbres ; mais ta puissance, ô Souci ! rampant ou puissant, je ne la reconnaîtrai pas.

LE SOUCI.


Vois donc avec quelle rapidité
Je pars en te jetant des imprécations !
Les hommes sont aveugles toute leur vie ;
Eh bien, Faust, deviens-le à la fin de tes jours !

Il lui souffle au visage.
FAUST, aveugle.

La nuit paraît être devenue plus profonde ; mais à l’intérieur brille une lumière éclatante. Ce que j’ai résolu, je veux m’empresser de l’accomplir. La parole du Seigneur a seule de la puissance. Ô vous, mes serviteurs, levez-vous de vos couches les uns après les autres, et faites voir ce que j’ai si audacieusement médité ; saisissez l’instrument, remuez la pelle et le pieu ; il faut que cette œuvre désignée s’accomplisse ; l’ordre exact, l’application rapide sont toujours couronnés par le plus beau succès ; qu’une œuvre des plus grandes s’achève, un seul esprit suffit pour mille mains !




Grand vestibule du palais. — Des flambeaux.


MÉPHISTOPHÉLÈS, comme gardien, en tête.


Venez, venez ! entrez, entrez !
Lémures paresseuses,
Formées de fibres, de veines et d’os
Rajustés et ranimés à demi.