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Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/317

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fortune, perdue dans les essais de son invention. Le plus ancien auteur qui ait parlé de ces documents, Conrad Durieux, pense que ces légendes ont été fabriquées par des moines, irrités de la découverte de Johann Fust ou Faust, qui leur enlevait les utiles fonctions de copistes de manuscrits. Klinger, l’auteur allemand du livre remarquable intitulé les Aventures de Faust et sa Descente aux enfers, a admis cette version.

Cependant, à Leipzig, où l’on voit encore la cave de l’Auerbach, illustrée par le souvenir de Faust et de Méphistophélès, les peintures anciennes conservées dans les arcs des voûtes et qui viennent d’être restaurées, portent la date de 1525, et l’invention de l’imprimerie date environ de 1440 ; il faudrait donc admettre, ou qu’il a existé deux Faust différents, ou que Faust était très-vieux lorsqu’il fit un pacte avec le diable ; ce qui rentrerait, du reste, dans la supposition qu’a fait Gœthe, qu’il invoque le diable pour se rajeunir.

L’histoire du vieux Paris conserve des souvenirs de Faust, qui vint apporter à Louis XI un exemplaire de la première Bible, et qui, accusé de magie, à cause de son invention même, parvint à se soustraire au bûcher ; ce que l’on attribua, comme toujours, à l’intervention du diable.

1853