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Page:Gourmont - Muses d’aujourd’hui, 1910, 3e éd.djvu/111

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marie dauguet

Où fouillent du groin activement les porcs.
Et dans la paille humide et qu’ils ont labourée
Le soleil largement vautre sa chair pourprée.

Il faudrait encore citer la série de poèmes intitulée Parfums, où le poète a noté toutes les odeurs, tous les accords d’odeurs des champs. La notation est musicalement très exacte. Derrière ces parfums, c’est le désir qui « s’embusque » ; le poète leur donne aussi une signification métaphysique :

Perçant l’opacité morne où nos sens résident,
Vous êtes, défiant le plus subtil orchestre,
De l’immense inconnu le langage fluide,
La voix de l’au-delà dans sa forme terrestre.

Ce qui signifie, sans doute, l’au-delà du désir perceptible. Mais Marie Dauguet est trop païenne pour se tromper et transporter ses sensations dans un infini invérifiable.

L’un de ses poèmes sur les parfums est dédié