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Page:Gourmont - Un cœur virginal, 1907.djvu/76

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VI

Les allées se dessinaient. L’une, d’un bel ovale, entourait, devant la maison, une pelouse qui, pour le moment, ressemblait à un coin de mauvais herbage, avec toutes sortes de fleurs dans l’herbe inégale, des renoncules, des pâquerettes, des gentianes roses, des centaurées ; il y avait aussi du jonc, des orties, de la ciguë et des angéliques, qui ressemblaient à de grandes filles maigres coiffées d’un chapeau blanc.

Maître Encoignard, le jardinier de Valognes, considérait cette sauvagerie d’un œil triste :

— Il faudra la charrue, monsieur des Boys, tout au moins la houe. Puis nous tamiserons la terre remuée, nous égaliserons en bombant légèrement, et nous sèmerons du ray-grass. En deux ans vous aurez là un tapis de velours vert.

Lorgnant le paysage, il continuait :