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Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/24

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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

nécessaires à la vie de la société. Parce qu’elles démontraient, contrairement aux idées reçues, que ces institutions sont mauvaises, de par leur essence et non parce qu’elles sont aux mains d’individus faibles ou méchants. Elles venaient apprendre aux foules que, non seulement, il ne faut pas se contenter de changer les individus au pouvoir, de modifier partiellement les institutions qui nous régissent, mais qu’il faut avant tout détruire ce qui rend les hommes mauvais, ce qui fait qu’une minorité peut se servir des forces sociales pour opprimer la majorité ; que ce que jusqu’ici on avait pris pour les causes du mal dont souffre l’Humanité n’était que les effets d’un mal bien plus profond encore, qu’il fallait s’attaquer aux bases mêmes, de la société.

Or, nous l’avons vu en commençant, la base de la société, c’est l’appropriation individuelle. L’autorité n’a qu’une seule raison d’être : la défense du Capital. Famille, bureaucratie, armée, magistrature découlent directement de la Propriété individuelle. Le travail des anarchistes a donc été de démontrer l’iniquité de l’accaparement du sol et des produits du travail des générations passées par une minorité d’oisifs, de saper l’autorité en la démontrant nuisible au développement humain, en mettant à nu son rôle de protectrice des privilégiés, en montrant l’inanité des principes à la faveur desquels elle légitimait ses institutions.