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Page:Huart - Histoire des Arabes, tome I, 1912.djvu/210

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iy,5 HISTOIRE UtS ARABES

d'ihràm « caractère sacré ». C'est visiblement un souvenir du Daffanisme, où les tournées rituelles autour de la Ka'ba

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étaient accomplies par des hommes tout nus. La décence musulmane a adopté le minimum de vêtements possible en pareil cas.

Le pèlerinage ne peut avoir lieu en dehors du temps fixé; un Musulman qui se présente à la Mecque en dehors de cette période, quand même il accomplirait, sans en omettre une seule, toutes les formalités exigées des pèlerins, n'aurait fait qu'une simple visite pieuse sans conséquence l omra ; il ne se serait pas acquitté du quatrième devoir qui lui incombe.

Le cinquième article de foi est la guerre sainte. Le devoir de faire la guerre pour propager dans le monde entier la foi en un seul Dieu a été le grand levier des conquêtes musul- manes ; aussi lui consacrons-nous plus loin un paragraphe spécial.

Dogmatique lu: Qoran. — Dans l'une des plus anciennes sourates du Livre sacré <'. 1, 3 , Dieu est appelé rabb hadha 'l-béït « le Seigneur de cette demeure », c'est-à-dire de la Ka'ba; le discours étant adressé aux Qoréïchites, il est clair que par cette expression il ne désigne pas la divinité païenne adorée dans ce temple il n'aurait pas eu besoin de rappeler à ses compatriotes le culte de leur dieu national, que ce soit Hobal ou un autre , mais le maître réel de la maison, celui qui habite dans les cieux. Plus tard il est appelé soit « le Seigneur » (er-rabb) accompagné d'une épithète élogieuse ou suivi de la désignation de l'objet sur lequel s'étend son empire, par exemple « le Seigneur des mondes », c'est-à- dire des diverses catégories de créatures (rabb el-'âlamîri), expression qui ligure dans la Fùtiha ou premier chapitre du livre, récité à satiété plusieurs fois par jour par les Musul- mans.

Ensuite, dans la série historique des chapitres, on trouve employée l'expression Allah, c'est-à-dire el-ildh, « le Dieu (par excellence », expression qui est restée cristallisée dans la première partie de la formule de la chehâda : Là ilaha illalldh, o il n'y a d'autre divinité que Dieu ». Quand l'idée de la miséricorde divine l'emporte sur les autres rahma .