Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/158

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Te faire trébucher bientôt dans cette route !
Puisse s’ouvrir demain le sépulcre où tu cours !

Blanche, levant les yeux au ciel.

À part.
Ô Dieu ! n’écoutez pas, car je l’aime toujours !

Bruit de pas au fond du théâtre ; dans la galerie extérieure paraît un cortège de soldats et de gentilshommes. À leur tête, M. de Pienne.
M. de Pienne, appelant.

Monsieur de Montchenu, faites ouvrir la grille
Au sieur de Saint-Vallier qu’on mène à la Bastille.

Le groupe de soldats défile deux à deux au fond. Au moment où M. de Saint-Vallier, qu’ils entourent, passe devant la porte, il s’y arrête et se tourne vers la chambre du roi.
Monsieur de Saint-Vallier, d’une voix haute.

Puisque, par votre roi d’outrages abreuvé,
Ma malédiction n’a pas encor trouvé
Ici-bas ni là-haut de voix qui me réponde,
Pas une foudre au ciel, pas un bras d’homme au monde,
Je n’espère plus rien. Ce roi prospérera.

Triboulet, relevant la tête et le regardant en face.

Comte ! vous vous trompez. — Quelqu’un vous vengera !