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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/223

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Saisissant Blanche dans ses bras.

On va vous remmener.Non, non, laissez ! —Je croi
Qu’elle respire encore ! elle a besoin de moi !
Allez vite chercher du secours à la ville.
Laissez-la dans mes bras, je serai bien tranquille.
Il la prend tout-à-fait sur lui et l’arrange comme une mère son enfant endormi.
Non ! elle n’est pas morte ! oh ! Dieu ne voudrait pas.
Car enfin, il le sait, je n’ai qu’elle ici-bas.
Tout le monde vous hait quand vous êtes difforme,
On vous fuit, de vos maux personne ne s’informe,
Elle m’aime, elle ! — elle est ma joie et mon appui.
Quand on rit de son père, elle pleure avec lui.
Si belle et morte ! oh ! non ! — Donnez-moi quelque chose
Pour essuyer son front. —

Il lui essuie le front.

Pour essuyer son front. —Sa lèvre est encor rose.
Oh ! si vous l’aviez vue, oh ! je la vois encor
Quand elle avait deux ans avec ses cheveux d’or !
Elle était blonde alors ! —

La serrant sur son cœur avec emportement.

Elle était blonde alors ! —Ô ma pauvre opprimée !
Ma Blanche ! mon bonheur ! ma fille bien aimée !
Lorsqu’elle était enfant, je la tenais ainsi.
Elle dormait sur moi, tout comme la voici !
Quand elle s’éveillait, si vous saviez quel ange !
Je ne lui semblais pas quelque chose d’étrange,
Elle me souriait avec ses yeux divins,