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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/296

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Oh ! délivrer ma mère ! la servir, la venger, la consoler ! quel bonheur ! Je penserai à l’amour après ! Tout ce que je fais, je le fais pour être digne de ma mère. Il y a bien des aventuriers qui ne sont pas scrupuleux, et qui se battraient pour Satan après s’être battus pour saint Michel ; moi, je ne sers que des causes justes ; je veux pouvoir déposer un jour aux pieds de ma mère une épée nette et loyale comme celle d’un empereur. — Tenez, madame, on m’a offert un gros enrôlement au service de cette infâme madame Lucrèce Borgia. J’ai refusé.

Dona Lucrezia.

Gennaro ! — Gennaro ! ayez pitié des méchants ! Vous ne savez pas ce qui se passe dans leur cœur.

Gennaro.

Je n’ai pas pitié de qui est sans pitié. — Mais laissons cela, madame ; et maintenant que je vous ai dit qui je suis, faites de même, et dites-moi à votre tour qui vous êtes.

Dona Lucrezia.

Une femme qui vous aime, Gennaro.