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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/121

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À Madame Foucher[1].


Lundi 10 7bre, huit heures 1/2 du soir.

Je regretterais bien vivement de n’avoir point eu ce soir le bonheur de voir madame Foucher, si je n’avais la consolation de penser que du moins elle n’a pas été, comme moi, mouillée très copieusement et très inutilement.

Hier, tandis que nous parlions de Brazier, il m’écrivait la lettre ci-jointe qui renfermait un billet de première pour quatre personnes (aux Variétés), billet qui par le plus ridicule des contre-temps était pour ce soir même. J’ai couru aujourd’hui une partie de la journée pour tenter d’autres ressources, mais sans avoir rien de nouveau à annoncer à Madame Foucher. Il fallait toutes ces contrariétés pour me faire expier la bienheureuse soirée d’hier.

J’espère que madame Foucher, en agréant mes vifs regrets et mes respectueux hommages, voudra bien avoir quelque pitié pour moi, car je suis prodigieusement confus de l’échec notable que mon crédit paraît recevoir en ce moment.

Le plus dévoué de ses serviteurs.

Victor.

J’espère encore que si le temps le permettait mercredi et que cet acte de charité ne nuisît pas à quelque autre plaisir plus vif, ces dames voudraient bien se souvenir du promeneur permanent du Luxembourg[2].


À la même[3].


Ce dimanche, huit heures du soir.
Madame,

Quand on se promettait un grand bonheur, il est bien pénible de le voir remplacé par un grand ennui. Dans cette situation d’esprit, je ne serais guère disposé à écrire si à mon ennui ne se joignait une vive et véritable inquiétude. Je m’efforce d’espérer que c’est à l’incertitude du temps seulement que je dois de vous avoir vainement attendue ce soir au Luxembourg ; cependant je ne puis m’empêcher de craindre que la santé de mademoiselle votre fille n’en soit peut-être aussi le motif. Si j’étais assez malheureux pour

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.