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À George Sand.


Paris, 19 juin 1875.

Vous me dédiez ce beau livre, Valentine ! comment vous dire mon émotion ?

Comme créatrice de chefs-d’œuvre, vous êtes la première de toutes les femmes, vous avez ce rang unique ; vous êtes la première femme, au point de vue de l’art, non seulement dans notre temps, mais dans tous les temps ; vous êtes le plus puissant esprit, et aussi le plus charmant, qui ait été donné à votre sexe. Vous honorez, madame, notre siècle et notre pays.

Permettez-moi de me mettre à genoux devant vous et de baiser la main qui a écrit tant de livres exquis et généreux.

Vos livres sont de ceux qui éclairent et qui réchauffent ; nous sommes en ce moment menacés d’on ne sait quelle étrange croissance de ténèbres ; les rayonnements comme le vôtre sont nécessaires ; vous êtes un esprit de bon exemple. J’aime notre époque et je sens qu’elle a besoin de lumière. Je vous remercie d’être une si grande âme.

Victor Hugo[1].


À Léon de Labessade.


Paris, 22 août 1875.
Monsieur,

J’aurais beaucoup de réserves à exprimer sur les Philippiques de La Grange-Chancel.

Mais l’étude que vous en faites[2] a, au double point de vue historique et littéraire, — une très réelle valeur.

Tout ce qui vient de vous m’intéresse vivement.

J’accepte la dédicace que vous voulez bien m’offrir, en vous envoyant. Monsieur, tous mes vœux de succès.

Recevez l’assurance de mes sentiments les plus distingués.

Victor Hugo[3].
  1. Collection de Mme Lauth-Sand.
  2. Étude sur les Philippiques de La Grange-Chancel. 1875.
  3. Communiquée par la librairie Cornuau.