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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/338

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charmé de tous vos excellents détails sur la prochaine publication[1], je crois en effet à un très grand succès. Mais pourquoi diable M. Lacroix n’est-il pas là[2] ?


À Monsieur Verboeckhoven[3].


H.-H., 31 juillet.

Mon cher monsieur Verboeckhoven, l’hypothèse de non paiement de l’effet Tarride est, à mon sens, inadmissible ; le refus de payer mettrait le comble à une série indigne d’actes d’improbité, et dans ce cas-là toutes les mesures coercitives et conservatoires devraient être prises immédiatement, mais c’est, je le répète, inadmissible. L’effet échoit aujourd’hui dimanche, et ne peut, par conséquent, être présenté et payé que demain lundi 1er août. Cette lettre-ci vous parviendra mardi 2. Dans le cas, absolument improbable, de non paiement, vous m’écririez immédiatement, et je recevrais votre lettre mercredi 3 ou au plus tard jeudi 4. Pour donner toute marge, j’attendrai jusqu’au 5. Le 5 août, je tirerai sur vous à vue pour la somme indiquée par vous, 2 157 fr. 73 (seriez-vous assez bon pour m’indiquer quels sont ces 67 fr. 50 de livres ? Sont-ce des livres fournis à Mme Victor Hugo ?) Il avait été convenu que toute fourniture de livres de votre catalogue faite par vous serait soldée en compensation par des exemplaires des Misérables (édit. in-18) auxquels j’ai droit. Veuillez en reparler à M. Lacroix, je vous prie.

Je suis charmé que M. Frédérix ait achevé son article. J’y attache le plus grand prix. Quant à M. Ulbach, ne le harcelez pas, je vous prie. Il est, comme je vous l’ai écrit, tout à fait votre ami et un peu le mien. S’il n’a point fait d’article, c’est qu’il ne l’a pas jugé à propos. J’ai cru l’article fait et publié, M. Lacroix me l’ayant écrit, en ajoutant qu’il était excellent, c’est pourquoi j’insistais près de M. Lacroix pour qu’il m’envoyât l’article et me mît à même de remercier notre ami commun M. Ulbach. Il s’est trouvé que M. Lacroix avait fait une méprise, et que l’article n’existait pas. Ce n’est point le cas de le demander, et encore moins de harceler M. Ulbach. Je suis bien touché de votre gracieuse bonne volonté, mais M. Ulbach doit être laissé parfaitement libre. Ce qu’il n’a pas fait n’est plus à faire. Je renonce à son article, à regret sans doute, mais précisément par estime cordiale, et pour laisser toute indépendance à un homme tel que M. L. Ulbach, dont j’aime et honore la haute et sympathique intelligence. C’est un noble esprit

  1. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.