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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/50

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Les innombrables questions qui se dressent tragiquement autour de nous sont, au fond, toutes, la même question. Il semble qu’il y ait dans l’air un mystérieux besoin de pardon réciproque. On est tenté de s’écrier : Pardonnons-nous les uns aux autres. Pardonner, c’est aimer. Les gouvernements qui font la guerre et les gouvernements qui ne font pas grâce commettent la même mauvaise action ; l’inclémence est une forme de la guerre. Les batailles sont des supplices. Faire la paix, c’est faire grâce aux mères ; faire grâce, c’est faire la paix parmi les citoyens. Ne nous lassons donc pas de tenir haut parmi les colères et les orages ce double drapeau : au dehors. République ! au dedans. Amnistie !

Mes concitoyens, je presse vos mains cordiales.

Victor Hugo[1].


À Mademoiselle Louise Bertin.


23 avril.
Chère Mademoiselle Louise,

On peut multiplier les obstacles entre le temps présent et le temps passé, et ajouter les griefs aux griefs, mais on ne peut m’empêcher de vous lire et de vous relire. C’est ce que je viens de faire ; et je sens le besoin de vous dire que, plus que jamais, j’aime votre poésie où je retrouve votre musique, votre âme où je rencontre toute ma foi et toute ma conscience, et votre cœur où je revois tous ceux que nous avons aimés.

Croyez à mon tendre et inaltérable respect.

V. H.[2]


À l’empereur du Brésil[3].
[Don Pedro.]


16 mai.
M.

Si j’avais eu l’honneur de vous voir, je vous eusse expliqué que je ne suis malheureusement pas libre jeudi. C’est pour moi un bien vif regret. Mais je

  1. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. Lettres aux Bertin.
  3. Inédite.