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LE MANUSCRIT DU RHIN.


LETTRE XXVIII. — Heidelberg.

Cette belle et longue lettre a bien été écrite en cours de route, mais à plusieurs reprises ; le papier, l’encre et même l’écriture diffèrent souvent. Elle a été envoyée par la poste à Mme Victor Hugo, mais Victor Hugo avait écrit, à grands traits, en travers de la première page : Pour Louis Boulanger.

On remarquera la légende de Bligger-le-Fléau, qui tient tête dans sa forteresse à la diète, à l’empereur, aux cent villes, au pape lui-même. Victor Hugo a dû prendre là l’idée de Welf, castellan d’Osbor. Seulement, Bligger est un bandit et Welf est un héros.


LETTRE XXIX. — Strasbourg.

[Page 351.] « … Au-dessus de la colline verte, on ne voyait absolument rien que le chapeau d’étain d’une tour d’église, lequel semblait posé exactement sur le haut du coteau. Ce chapeau était de forme flamande. (En Flandre, dans les églises de village, le clocher a la forme de la cloche.) Vous voyez cela d’ici, un immense tapis vert sur lequel on eût dit que Gargantua avait oublié sa sonnette… »

Hugo, "Le Rhin", manuscrit, folio 22r (détail).


LETTRE XXX. — Strasbourg.

[Page 356.] « … Le barbarisme faisait la morale au solécisme… »

La lettre ajoute ici :

« À propos de barbarisme, moi qui parle, n’en ai-je pas campé l’autre jour un énorme au beau milieu de ce vers latin que je me suis avisé de faire. Charlot le sait bien. Une fois pour toutes, quand il m’arrive dans mes lettres de parler latin et barbarismes, c’est du ressort de Charlot. »


LETTRE XXXI. — Freiburg.

La lettre, en commençant, fait allusion à un 8 septembre du passé, qui devait être quelque anniversaire de bonheur.

« C’est aujourd’hui le 6 ; j’ai calculé que tu recevrais après-demain 8 ma lettre de Strasbourg. Je penserai à toi avec amour à ce moment-là, mon Adèle. Ce sera un instant où nos deux cœurs malgré l’absence se toucheront. Maintenant, je continue