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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/508

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LES VOIX INTÉRIEURES.


NOTES DE L’ÉDITEUR.
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I
HISTORIQUE DES VOIX INTÉRIEURES.
  Les Voix intérieures appartiennent aux

années 1835, 1836, 1837.

  Au retour d’un court voyage en Nor-

mandie, du 26 juillet au 20 août 1835, Victor Hugo achevait, du 21 août au 20 octobre, son recueil des Chants du Crépuscule avec dix poésies et le Prélude.

La première poésie en date des Voix intérieures (8 septembre 1835) est adressée à Mlle Louise Bertin et intitulée : Pensar, Dudar. Elle se résume ainsi :

Tout corps traîne son ombre, et tout esprit son doute.

Ce sont les mêmes pensées, les mêmes sentiments que nous retrouvons dans la poésie datée du 13 octobre, adressée éga- lement à Mlle Louise Bertin : Que nous avons le doute en nous (Chants du Crépuscule). Voilà donc deux poésies de la même époque, sur le même sujet, qui sont introduites dans deux recueils différents ; ce qui indique que Victor Hugo n’avait pas de plan déterminé et qu’il ne suivait pas d’ordre dans le choix des pièces.

  Ce qui est certain, c’est qu’à partir de

septembre 1835 il traversa une crise d’incrédulité. On pourrait en découvrir les causes : désenchantement, tristesse et irritation, provoqués par des épreuves de diverse nature, par des ruptures, des abandons, des défaillances. La poésie : A Olympio, du 15 octobre, traduit ce conflit de chocs divers ; c’est un hymne ayant pour but de consoler le poète mé- connu et calomnié, mais cependant vi-

vifié par l’amour et puisant dans la contemplation de la nature une sérénité pour s’armer contre les aventures de la destinée. Puisque nous venons d’écrire le mot contemplation, citons cette note retrouvée dans les papiers de Victor Hugo :

LES CONTEMPLATI0NS D’OLYMPIO.
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PRÉFACE.
 ... Il vient une certaine heure dans la vie

où, l’horizon s’agrandissant sans cesse, un homme se sent trop petit pour continuer de parler en son nom. II crée alors, poète, phi- losophe ou penseur, une figure dans laquelle il se personnifie et s’incarne. C’est encore l’homme, mais ce n’est plus le moi.

Ce n’est là qu’un fragment de pré- face, mais qui nous renseigne suffisam- ment sur les intentions de Victor Hugo. Il a eu évidemment le projet de publier une sorte d’autobiographie sentimen- tale ; mais en inscrivant ce nom au titre d’un recueil , en mettant ainsi cette figure au premier plan, il a pensé qu’elle attirerait trop les yeux sur le moi qu’il voulait estomper ; au lieu de grouper les Contemplations d’Olympio, il les a disper- sées dans trois recueils ; la poésie : A Olympio est sans doute détachée de ce volume projeté.

  Victor Hugo publia ses Chants du

Crépuscule à la fin d’octobre, et pendant