Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/145

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La monarchie est bouffonne ;
La pensée a des bâillons ;
Au-dessus de tout, plafonne
Un règne en trois cotillons.

Un beau jour s’ouvre une trappe ;
Tout meurt ; le sol a cédé.
Comme un voleur qui s’échappe,
Ce monde s’est évadé.

Ces rois, ce bruit, cette fête.
Tout cela s’est effacé
Pendant qu’autour de ma tête
Quelques mouches ont passé.


VIII


Moi je suis content ; je rentre
Dans l’ombre du Dieu jaloux ;
Je n’ai plus la cour, j’ai l’antre ;
J’avais des rois, j’ai des loups.

Je redeviens le vrai chêne.
Je croîs sous les chauds midis ;
Quatrevingt-neuf se déchaîne
Dans mes rameaux enhardis.

Trianon vieux sent le rance.
Je renais au grand concert ;
Et j’appelle délivrance
Ce que vous nommez désert.