Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/311

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Retourne aux problèmes profonds.
Brise Anankè, ce lourd couvercle
Sous qui, tristes, nous étouffons ;
Franchis la sphère, sors du cercle !

Quand, l’œil plein de vagues effrois,
Tu viens regarder l’invisible,
Avide et tremblant à la fois
D’entrer dans ce silence horrible,

La Nuit grince lugubrement ;
Le Mal, qu’aucuns rayons n’éclairent,
Fait en arrière un mouvement
Devant tes naseaux qui le flairent ;

La Mort, qu’importune un témoin,
S’étonne, et rentre aux ossuaires ;
On entrevoit partout au loin
La fuite obscure des suaires.

Tu ne peux, étant âme et foi,
Apparaître à l’horizon sombre
Sans qu’il se fasse autour de toi
Un recul de spectres dans l’ombre.


VII


Tout se tait dans l’affreux lointain
Vers qui l’homme effaré s’avance ;
L’oubli, la tombe, le destin,
Et la nuit, sont de connivence.