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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/313

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Lutte. Aiguillon contre aiguillon !
La haine attaque, guette, veille ;
Elle est le sinistre frelon.
Mais n’es-tu pas la grande abeille !

Extermine l’obstacle épais,
L’antagonisme, la barrière.
Mets au service de la paix
La vérité, cette guerrière.

L’inquisition souriant
Rêve le glaive aidant la crosse ;
Pour qu’elle s’éveille en criant,
Mords jusqu’au sang l’erreur féroce.


IX


Si le passé se reconstruit
Dans toute son horreur première,
Si l’abîme fait de la nuit,
Ô cheval, fais de la lumière.

Tu n’as pas pour rien quatre fers.
Galope sur l’ombre insondable ;
Qu’un rejaillissement d’éclairs
Soit ton annonce formidable.

Traverse tout, enfers, tombeaux,
Précipices, néants, mensonges,
Et qu’on entende tes sabots
Sonner sur le plafond des songes.