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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/35

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Où Dieu met le plus de son verbe
Et l’homme le plus de sa chair ?

« Quel est le pont que l’esprit montre,
La route de la fange au ciel,
Où Vénus Astarté rencontre
À mi-chemin Ithuriel ?

« Quelle est la clef splendide et sombre,
Comme aux élus chère aux maudits,
Avec laquelle on ferme l’ombre
Et l’on ouvre le paradis ?

« Qu’est-ce qu’Orphée et Zoroastre,
Et Christ que Jean vint suppléer,
En mêlant la rose avec l’astre,
Auraient voulu pouvoir créer ?

« Puisque tu viens d’en haut, déesse,
Ange, peut-être le sais-tu ?
Ô Psyché ! quelle est la sagesse ?
Ô Psyché ! quelle est la vertu ?

« Qu’est-ce que, pour l’homme et la terre,
L’infini sombre a fait de mieux ?
Quel est le chef-d’œuvre du père ?
Quel est le grand éclair des cieux ? »

Posant sur mon front, sous la nue,
Ses ailes qu’on ne peut briser,
Entre lesquelles elle est nue,
Psyché m’a dit : C’est le baiser.


24 juillet 1859.