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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/76

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Sans argent, Bernis en personne,
Balbutiant son quos ego,
Tremble au moment où sa main sonne
À la porte de Camargo.

D’Ems à Cythère, quel fou rire
Si Hafiz, fumant son chibouck,
Prétendait griser Sylvanire
Avec du vin de peau de bouc !


V


Le cœur ne fait plus de bêtises.
Avoir des chèques est plus doux
Que d’aller sous les frais cytises
Verdir dans l’herbe ses genoux.

Le soir, mettre sous clef des piastres
Cause à l’âme un plus tendre émoi
Qu’une rencontre sous les astres
Disant à voix basse : Est-ce toi ?

Rien n’enchante plus une amante
Et n’échauffe mieux un cœur froid
Qu’une pile d’or qui s’augmente
Pendant que la pudeur décroît.

Les amours actuels abondent
En combinaisons d’échiquiers.
Doit, Avoir. Nos bergères tondent
Moins de moutons que de banquiers.