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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/79

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Oh ! ces marchandes de jeunesse !
Stella vend ses soupirs ardents ;
Luz vend son rire de faunesse
Cassant des noix avec ses dents.

Rose est pensive ; Alba la brune
Est l’asphodèle de Sion ;
Glycéris semble au clair de lune
La blancheur dans la vision ;

Regardez, c’est Paula, c’est Laure,
C’est Phœbé ; dix-huit ans, vingt ans ;
Voyez ; les jeunes sont l’aurore
Et les vieilles sont le printemps.

Leur sein attend, frais comme un songe,
Effleuré par leurs cheveux blonds.
Que Samuel Bernard y plonge
Son poing brutal plein de doublons.

Au-dessus du juif qui prospère,
Par le plafond ouvert, descend
Le petit Cupidon, grand-père
De tous les baisers d’à présent.


VIII


La nuit, la femme tend sa toile.
Tous ses chiffres sont en arrêt,
Non pour dépister une étoile,
Mais pour découvrir Turcaret.