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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/310

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Hélas, et vous avez fait un pas en arrière;
Mais vous n'en rentrerez que d'une âme plus fière
Dans notre antique gloire et dans nos vieux chemins.

Ils défaillaient aussi, les grands soldats romains;
Et quand César passait, ces mécontents épiques
Lui demandaient la paix en abaissant les piques;
Ce qui n'empêchait pas, pourtant nous l'oublions,
Ces hommes de se battre ainsi que des lions,
Et les peuples d'avoir pources légionnaires
Le culte épouvanté qu'on a pour les tonnerres.
Oui, parfois, quand l'élan romain s'interrompit,
Les barbares avaient un moment -de répit,
Et l'on riait de voir s'en retourner aux villes
Les vieux hastati las et blancs et les pupilles
Dont le visage à peine avait un blond duvet.;
Mais bientôt cette armée en qui Rome vivait
Rebouclait sa cuirasse, et rentrait en campagne;
Et partout, en Dacie, en Phrygie, -en Espagne,
Les rois se remettaient à trembler, quand le vent
Leur apportait le bruit de sa marche en avant.

Paris, 8 janvier 1871.