Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/341

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Des mains, à travers la nuée; -
Perçant vos ténèbres, Seigneur,
A notre soif exténuée.
Tendent dans l’ombre le bonheur ;
Elles nous tendent les ivresses,
Les extases enchanteresses,
L’espoir charmant, l’amour béni ;
Et sur notre terre âpre et noire,
L’âme en frémissant cherche à boire
A ces coupes de l’infini.

Quiconque aime, quiconque souffre,
Au profond mystère est uni ;
Tout cerveau qui pense est un gouffre ;
Tout être est plein de l’infini ;
Le coeur qui s’ouvre ouvre une porte ;
Les âmes, atomes qu’emporte
Un souffle d’ombre ou de clarté,
Sentent frémir, aux cieux dressées,
Dans la moindre de leurs pensées
Les ailes de l’immensité.

== XXXV