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II
Tu disais : « Ô soleils sans nombre !
Nuit ! ciel en feu !
Dans vos clartés et dans votre ombre,
Tout monte à Dieu.
Rien ne se perd ! Cendre, étincelle,
Ramier, vautour,
Le moindre battement d’une aile
Ou d’un amour,
Le chant du nid qui sous la feuille
Va s’assoupir,
Du coeur pensif qui se recueille
Chaque soupir,
Les rêves de l’âme enivrée,
Du front qui bout;
La nature immense et sacrée
Retrouve tout !
Car tout suit sa loi grave et douce !
Tout à la fois !
L’herbe verdit, la branche pousse
Au fond des bois,
La nuit endort les champs, la foule,
Les mers, les monts,
Le vent fuit, l’astre luit, l’eau coule,
Et nous aimons !