Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/494

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Hurle, et d’égorgements le glaive se repaît ;
On jette aux flots les morts du haut du parapet;
Et, tandis que le fleuve écume, et que la plaine,
Livrée aux chocs sanglants, s’emplit d’une âpre haleine,
Au centre du combat, sur le ciel clair du soir,
On voit dans la mêlée un cavalier tout noir ,
Qui sonne, du clairon sur un pont couvert d’hommes.
Carnet, 1862.

Dans l’église de...
L’orgue commence, voix profonde !

Un éclair, d’harmonie éclate et disparaît.
Puis, comme en la mêlée et comme en la forêt,
Le bruit monte, tremble, s’écroule,
Et se redresse ainsi qu’un combattant debout,
Et comme dans une urne embrasée où l’eau bout,
Les sombres voix croissent en foule.

Il semble qu’on ne sait quel attendrissement,
Devant la terre, champ de bataille fumant,
Où tant de douleurs se lamentent,
Ait saisi tout à coup l’airain farouche et froid,
Et qu’il veuille apaiser l’âme humaine, et l’on croit
Entendre des canons qui chantent.
Carnet, 1867

Comédie - L’IDÉAL ET LE CHARNEL

Thérèse, votre amour montait aux cieux, le mien
Brûlait mes os. Était-ce un mal ? était-ce un bien ?
Sur de telles amours, on ne peut s’y soustraire,
La même cause amène un double effet contraire :