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RELIQUAT DES MISÉRABLES.

Pour les uns ce livre sera une faute, pour les autres ce sera une bonne action. Ce n’est ni une bonne action, ni une faute ; c’est un devoir accompli. Je me suis baissé, j’ai regardé, voilà tout.

Souvent le peuple tout entier se personnifie dans ces êtres imperceptibles et l’ordre augustes sur lesquels on marche. Souvent, ce qui est fourmi dans le monde matériel est géant dans le monde moral[V 1]. [1845.]




À ceux qui travaillent.
À ceux qui pensent.
À ceux qui souffrent.
            Victor Hugo.



préface des misères[1]

Une société qui ne voudrait pas se laisser critiquer serait comme un malade qui ne voudrait pas se laisser guérir. [1851.]




préface[2]

Si l’auteur avait réussi à faire sortir de lui ce qui était en lui et à mettre dans ce livre ce qu’il avait dans sa pensée, que serait-ce que Jean Vlajean ? Ce serait une sorte de Job du monde moderne, ayant pour fumier toute la quantité de mal contenue dans la société actuelle.

Et ce Job aurait pour ulcères l’irréparable, l’irrévocable, les flétrissures indéfinies, la damnation sociale inscrite encore à cette heure dans la loi.

| Et lui aussi aurait droit de dire : Vous qui passez par le chemin ! | [Juillet ou août 1860.]




préface.

Oui, aimer, voilà le vrai fond de penser. Cette loi est la mienne ; elle l’a été partout ; elle le sera toujours. Jamais, j’en atteste l’infini, l’infini étoilé et sacré, jamais je n’y ai manqué, et c’est à Dieu, qui connaît les consciences, qui voit l’âme et qui sait dans quel champ a poussé le chanvre dont nous ceignons nos reins,

  1. Au dos d’une lettre de faire-part datée du 4 septembre 1851.
  2. Au dos d’une enveloppe timbrée 11 juin 1860.


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