Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome III.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
412
RELIQUAT DES MISÉRABLES.

À huis clos, il est resté homme de plaisir. Cet éloge fait une fois pour toutes, nous ne parlerons plus de M. Tholomyès.

Quant à la Magnon, elle rapporta, dès le lendemain même, Cosette aux Thénardier, paya les trois francs, et, craignant quelque complication nuisible à ses bons de pain et de cotrets et aux divers incognito qu’elle désirait garder, elle ne souffla mot de l’esclandre fait par « cette petite drôlesse ».

De sorte que Thénardier ne sut rien de l’incident.

Ce qui fut vraiment fâcheux, car cet homme capable eût, à coup sûr, tiré bon parti de ce bout de la manche d’un bourgeois traînant dans une aventure scabreuse. Pouvoir rattacher le nom d’un riche à une paternité obscure, cela vaut une métairie. Or Thénardier excellait à coudoyer désagréablement les réputations délicates, et à engager des querelles de charbonnier avec les gens vêtus de blanc. Mais il ignora les péripéties de la mairie de la rue Saint-Jacques et le petit scandale Cosette-Tholomyès-Brouable. Ce fut un malheur.

Il dut borner son horizon, et se contenter de Cosette.