Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/103

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Plein de ces dards qui font de loin trembler la cible.
On voyait dans un coin sa femelle terrible.
Une pierre servait à ce voleur de banc.

Alors, haussant la voix, car le gave en tombant
Faisait le bruit d'un buffle échappé de l'étable,
L'un des deux rois cria dans l'antre redoutable :

— Salut, homme, au milieu des gouffres ! Devant toi
Tu vois Agina, duc, et Genialis, roi ;
Nous sommes envoyés par Vasco Tête-Blanche,
Fervehan, Gildebrand, don Blas, don Juan, don Sanche,
Gil, Bermudo, Sforon, et je te dis ceci
De la part de ceux-là qui sont des rois aussi :
On te donne Oloron, ville dans la montagne,
Sois l'un de nous ; sois roi ; viens ; le sceptre se gagne,
Tu l'as gagné. Nous rois, nous venons te chercher.
Un fils comme toi peut, du haut de son rocher,
Entrer parmi les rois de plain-pied, sans démence ;
C'est à ta liberté que le trône commence.
Règne sur Oloron et sur vingt bourgs encor.
Tu mettras sur ta tête une tiare d'or,
Et ce qu'on nomme vol se nommera conquête ;
Car rien n'est crime et tout est vertu, sur le faîte ;
Et ceux qui t'appelaient bandit, t'adoreront.
Viens, règne. Nous avons des couronnes au front,