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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/108

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Il les plaint quelquefois et ne les craint jamais ;
Quand la loyauté parle, il dit : Je me soumets ;
Étant baron des monts, il est roi de la plaine ;
La ville de la soie et celle de la laine,
Grenade et Ségovie, ont confiance en lui.
Cette gloire hautaine et scrupuleuse a lui
Soixante ans, sans coûter une larme à l'Espagne.
Chaque fois qu'il annonce une entrée en campagne,
Chaque fois que ses feux, piquant l'horizon noir,
Clairs dans l'ombre, ont couru de monts en monts le soir,
Appels mystérieux flamboyant sur les cimes,
Les tragiques vautours et les cygnes sublimes
Accourent, voulant voir, quand Jayme a combattu,
Les vautours son exploit, les cygnes sa vertu ;
Car il est bon.

                             Le fils n'est pas un chef vulgaire ;
Mais le père a souvent pardonné dans la guerre,
Ce qui fait que le père est le plus grand des deux.

Ils tiennent Reuss, le mont Cantabre dépend d'eux,
Ils habitent la case Arcol, tour féodale
Faite par don Maldras qui fut un roi vandale,
Sur un sommet jadis hanté par un dragon ;