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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/19

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Nul dogme n’oserait affronter ma réponse.
Laïs pour moi se frotte avec la pierre ponce.
Je fais parler Pyrrhon,
La guerre crie, enrôle, ameute, hurle, vole,
Et je suis dans sa bouche alors que cette folle
Souffle dans son clairon.


Je suis l’intérieur du prêtre en robe blanche,
Je bave dans cette âme où la vérité penche ;
Quand il parle, je mens.
Le destin, labyrinthe, aboutit à ma fosse.
Je suis dans l’espérance et dans la femme grosse,
Et, rois, dans vos serments.


Quel sommeil effrayant, la vie ! En proie, en butte
À des combinaisons de triomphe ou de chute,
Passifs, engourdis, sourds,
Les hommes, occupés d’objets qui se transforment,
Sont hagards, et devraient s’apercevoir qu’ils dorment,
Puisqu’ils rêvent toujours !