Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/199

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Dieu n'est pas ! ce seul mot serait une torture. Vous n'avez donc jamais regardé la nature ? Heureux le sage, humble roseau, Qui songe, et qui, pensif, voit bondir l'avalanche De montagne en montagne, et qui, de branche en branche Voit sauter le petit oiseau !

Vous n'avez donc jamais erré dans les ravines ? Vous n'avez donc jamais, parmi les fleurs divines, Respiré la brise en marchant, Et jamais écouté, dans les fermes lointaines, Mugir les bœufs rêveurs quand rampent dans les plaines Les longues ombres du couchant ?